Tiens voila une anecdote qui aurait pu avoir sa place sur mon autre blog. C’est toute l’ambiguïté. C’est même le sujet du présent billet.
Habiter, vivre dans la commune, l’arrondissement où l’on est élu, cela me semble la moindre des choses. Quand on veut travailler sur la vie des gens dans la proximité, rien de plus logique. On se présente, à mon sens, dans une élection communale pour sa ville ou son village, pas pour être élu pour être élu.
Il existe d’autre part certains « collègues » (je dis collègue avec des guillemets parce qu’être adjoint ou conseiller municipal n’est pas un métier) résidant dans leurs communes d’élection qui font parfois un choix encore plus radical d’une certaine façon puisqu’ils décident de ne pas avoir d’activité de vie personnelle. Les courses, les verres avec les amis, les écoles des enfants, tout est délocalisé…Dommage pour tout le monde.
Reste le choix le plus logique, heureusement le plus fréquent: celui de vivre pleinement sa vie dans sa commune. Quitte à parfois avoir des inconvénients. Mais que d’avantages puisqu’on est disponible et qu’on vit ce qu’on applique. Du concret. Du solide. De l’humain.
L’inconvénient, c’est alors qu’on cesse très peu au quotidien d’être adjoint, presque jamais. Un verre dans un bar le samedi soir et on peut venir vous interpeller sur un problème de voirie. Un marché le dimanche avec ma femme et mon fils et ce sera des discussions sur le réaménagement de Saint-Louis. Je me plaint pas, j’ai signé pour ça et surtout j’aime. Ce n’est que rarement lourd mais cela peut arriver, quand quelque lourdingue, heureusement très rare, ne saisit pas les nuances entre le personnel et le politique.
On se retrouve à lire des plans parce que quelqu’un vous a reconnu à 23h après une longue journée un lundi soir. A voir chaque geste de sa vie jaugé au poids du mandat. On est interpelé violemment devant sa femme sur un sujet qui ne reléve nullement de son domaine mais qui permet à un indélicat de se défouler. On boit un verre avec des connaissances et l’un d’entre eux, qui n’arrive jamais à me sortir d’un rapport d’élu de sa tête tente de prendre prétexte de la tournée qu’il vient de payer, voire d’un simple fruit partagé avec vous pour vous demander un service en échange avant de vous agresser verbalement sur le mode ‘tu te la joue parce que tu es élu ». Misère…
Mais il y a tellement de projets, d’énergie, d’informations qui se dégagent, qui se font dans des occasions impromptues que l’inconvénient est minime face à la richesse des rencontres Tant d’humain. C’est pour cela que la politique est belle parfois. Que voulez-vous, on ne fait rien sans rien et personne ne nous a obligé. Vive Lyon!